Photographe et biologiste marin, Paul Nicklen a consacré sa vie à révéler la beauté fragile du monde sauvage. Son nouvel ouvrage Reverence, marque un changement de trajectoire. Après avoir exploré les pôles dans Born to Ice et Polar Obsession, il nous invite à une introspection retraçant trente années d’images et de rencontres à travers la planète. Plus de deux cents photographies y dialoguent avec un récit intime né du deuil de sa mère. En revisitant ses liens profonds avec les espèces animales qu’il
a eu l’occasion de tutoyer, Paul Nicklen médite sur la résilience, l’empathie et le sentiment d’appartenance au vivant.
Chaque année, les Sony World Photography Awards mettent en lumière le meilleur de la création visuelle contemporaine. Comme à l’accoutumée, cette nouvelle édition illustre bien la diversité et la vitalité de la scène photographique mondiale. Sélectionnées parmi des centaines de milliers de clichés envoyés depuis plus de 200 pays, ces images lauréates témoignent d’un regard singulier porté sur notre époque. Au moment de préparer ce portfolio, nous avons choisi de mettre en avant les photographies qui placent l’humain au centre. Celles-ci rappellent que nous partageons une planète habitée de mille manières, à travers des traditions, des quotidiens et des visions d’une grande richesse.
Née à Paris en 1998, Angel Fux a grandi en Suisse et réside désormais dans le canton de Vaud. Cette photographe et réalisatrice d’origine franco-suédoise s’est spécialisée dans les paysages nocturnes de haute montagne, mêlant photographie de paysage, astrophotographie et compositions numériques. Depuis l’adolescence, elle développe une pratique exigeante, fondée sur l’immersion et le temps long: des mois de préparation pour une image, des marches solitaires, des bivouacs dans des zones reculées et des nuits entières passées à observer les lumières invisibles de la nuit alpine. Si les Alpes suisses constituent son terrain de jeu favori, Angel Fux affectionne également les Andes péruviennes, le Cercle polaire norvégien ainsi que les Dolomites. À travers ses images qui lui ont permis de remporter de nombreux prix, elle nous fait réfléchir à l’éphémère et à la fragilité de ces paysages grandioses. En cette Année internationale de la préservation des glaciers, son œuvre agit comme une veilleuse poétique qui nous rappelle leur effacement silencieux mais inexorable.
Née à Mexico, Cristina Mittermeier s’est formée à la biologie marine à Monterrey avant d’étudier la photographie à Washington. Elle fait très tôt le choix de conjuguer l’art et la science pour sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux. Son travail explore les liens entre les peuples autochtones et les océans menacés. Accédant à des régions isolées en bateau, elle capture la beauté et la fragilité du monde marin en privilégiant les éclairages naturels. Ses reportages, qui paraissent dans la presse internationale, visent à replacer l’homme au cœur d’une nature toujours plus menacée qu’il reste encore possible de protéger: «Je rejette avec force l’apathie, le cynisme et la peur, et, avec ténacité et détermination, je choisis la bienveillance et l’espoir.» Les images de ce portfolio sont issues du bien nommé projet Hope. Cette odyssée photographique célèbre la beauté de la biodiversité de notre planète et la sagesse de ceux qui vivent en harmonie avec elle, nous montrant ainsi la voie à suivre. L’ensemble a fait l’objet d’une publication aux éditions Hemeria.
Le photographe documentaire indépendant Lucien Migné est basé à Marseille. Après plusieurs années de voyages à travers le monde pendant lesquelles il a aiguisé son œil de photographe, il a entrepris des études de cinéma et réalisé plusieurs courts-métrages. Il s’est ensuite tourné vers la photographie dans la continuité de son approche de cinéaste consistant à raconter des histoires avec des images. Grâce à une approche immersive et plus lente du journalisme, il produit des récits complets qui mettent en lumière et analysent divers enjeux sociaux, économiques, politiques et environnementaux. Du quotidien des travailleurs marocains à la pénurie d’eau au Liban, en passant par les défis posés par le changement climatique en Éthiopie, son travail explore les mécanismes humains qui façonnent le monde actuel. Il a travaillé récemment au Bangladesh, où il s’est intéressé à un des derniers cirques encore en activité (voir Animan No 242), ainsi qu’au Cameroun. Ses reportages sont publiés régulièrement dans la presse française et internationale.
Organisé par le Natural History Museum de Londres, le concours Wildlife Photographer of the Year est une référence mondiale en photographie animalière depuis 1965. Pour son 60e anniversaire en 2024, celui-ci a enregistré 59’228 participations venues de 117 pays, un score témoignant de son rayonnement international. Le Grand Prix a été attribué au photographe canadien Shane Gross pour son cliché saisissant représentant un ballet de têtards dans un lac près d’Ottawa, qui révèle à la fois la richesse et la fragilité de la vie aquatique. Au-delà de la dimension photographique, le concours joue un rôle important dans la sensibilisation à la protection des écosystèmes et à la préservation de la biodiversité mondiale. Les images primées, dont nous vous dévoilons un aperçu dans ce portfolio, seront exposées au Natural History Museum de Londres jusqu’en juin 2025.
Thierry Vezon s’est fait un nom dans le monde de la photographie nature grâce à son approche poétique et sensible des grands espaces sauvages. Depuis plus de quinze ans, cet autodidacte arpente des territoires reculés aux quatre coins du globe. Son amour pour les régions froides l’a régulièrement conduit en Arctique, où il a notamment photographié les fjords de Norvège, les glaciers du Groenland ou encore les vastes étendues de l’Islande. Il explore également la Camargue, sa région natale, capturant le ballet des flamants roses et celui des chevaux sauvages, ainsi que les grands espaces des Highlands en Écosse et les forêts mystiques de la Slovénie. Fasciné par la lumière et la quiétude de ces lieux isolés, Vezon immortalise aussi la faune qui peuple ces environnements, toujours dans une quête d’émotions et de respect pour la nature.
Le collectif russe AirPano est renommé pour ses images aériennes spectaculaires qui capturent la beauté des villes et des sites naturels à travers le monde. Fondé par un groupe de photographes et vidéastes passionnés, ses membres utilisent des drones et des hélicoptères pour réaliser des vues panoramiques à 360 degrés, offrant une perspective unique sur des lieux emblématiques.
Le travail d’AirPano va au-delà des clichés habituels du genre en proposant une exploration visuelle immersive qui transporte le spectateur au coeur des paysages. Des rues de New York aux jardins de Peterhof, en Russie, chaque image révèle la grandeur de la nature et de l’architecture des villes sous un angle aussi insolite qu’impressionnant.
Lancé en 2018 par Capture the Atlas, une agence photo proposant des cours ainsi que des voyages orientés sur l’astrophotographie et l’aventure, le concours Milky Way Photographer of the Year met en lumière les meilleures prises de vues nocturnes du monde entier, capturant la beauté du ciel étoilé. Il offre une plateforme pour révéler des talents émergents et partager des images époustouflantes de la galaxie. Les particularités du concours incluent une forte emphase sur la créativité et la technicité, avec des soumissions évaluées sur la composition, l’originalité et la maîtrise technique. Le Milky Way Photographer of the Year a également pour but de sensibiliser le grand public au problème de la pollution lumineuse et à la nécessité de préserver les sites naturels en même temps que notre ciel nocturne.
Le concours Underwater Photographer of the Year a récemment dévoilé les lauréats de son édition 2024. Depuis 1965, cette compétition britannique, qui met en lumière la vie des océans et celle de ses habitants, s’est imposée comme une référence mondiale de la photographie sous-marine. Le jury, qui réunit plusieurs experts de cette discipline particulièrement exigeante, a examiné des milliers de candidatures. Le Suédois Alex Dawson a été déclaré grand vainqueur de cette édition avec «Whale Bones», un cliché évocateur montrant un squelette de rorqual au large du Groenland. Si l’espèce y est chassée pour être consommée, les restes de chaque baleine sont systématiquement remis à la mer par les communautés locales qui lui rendent ainsi un dernier hommage.